La 22ième édition du festival des Fondus du Macadam vient de s’achever et je vais pouvoir mettre en sommeil la page dédiée que je gère. Mon rôle cette année était encore d’assurer la présence en ligne en temps réel du festival. Parce que ce rôle d’une manière générale est peut être parfois encore méconnu, je vous livre ici mon expérience. Entrez dans les coulisses du festival des Fondus du Macadam
Avant le festival.
Sans être très original, il y a trois temps de communication sur un festival qui dure plusieurs jours : avant, pendant, après. Avant le début du festival le travail consiste à susciter l’intérêt du public. Pour cela on va utiliser deux leviers : la programmation et les offres promotionnelles. Sur les offres promotionnelles, une tendance que j’observe consiste à vendre des billets à l’aveugle à des tarifs très avantageux (Dans mon cas le festival étant gratuit ce levier n’est pas possible). Typiquement, un peu avant Noël on peut proposer un pack à 50% mais sans rien dévoiler de la programmation. Le public s’en remet à la réputation du festival pour avoir conscience. Cette notion de réputation du festival est un des indicateurs sur lequel on va travailler en animant les réseaux sociaux. qu’est qu’on dit du festival ? Qui en parle ? Comment en parle t’on ? . L’animateur de communauté va en permanence veiller à ses signaux, que le festival soit bien installé dans le paysage ou que cela soit la première édition.
En s’appuyant sur la programmation pour susciter l’intérêt du public,j’ai du jongler entre révélations et mystères. L’idée était de révéler quelques uns des cent cinquante représentations proposes sans parler de tous les spectacles ni sans trop en dire. Dans un festival de théâtre de rue, le public doit être le plus possible en « découverte ». Pour effectuer sa sélection il s’appuie à la fois sur le programme papier du festival (qui lui indique tous les spectacles) et à la fois sur les réseaux sociaux. Pour ma part, j’ai toujours présenté les spectacles d’une autre manière que le programme. J’ai pu intégrer des « teasers » vidéo notamment, ou utiliser d’autres visuels. Ce travail m’a demandé de la préparation à chaque fois. Il faut se documenter sur l’artiste, la prestation proposée et trouver un angle de communication. A un mois du festival, j’ai ainsi alimenté quotidiennement la page Facebook du festival.
Chaque jour j’ai du choisir quel spectacle j’allais mettre en avant. Cette sélection s’est faite sur plusieurs critères. J’ai veillé à ce que chaque catégorie de spectacle soit représentée (danse, cirque, clown, musique, magie, théâtre etc…) et de la même manière que chacun des lieux accueillant au moins un spectacle soit mentionné. Ensuite j’ai alterné en m’appuyant sur des « grosses cylindrées » et sur les « petites écuries ». Il y a d’un côté les artistes qui ont une réputation internationale et qui disposent d’éléments de communication conséquents et de l’autre des artistes-artisans qui font tout tout seul (ou presque). Les premiers permettent d’assoir la réputation du festival et d’augmenter sa visibilité sur les réseaux sociaux. Les seconds bénéficient de l’aura des premiers pour gagner en visibilité propre. Ils permettent aussi de montrer l’identité propre du festival. En effet les organisateurs travaillent beaucoup avec les artistes locaux et ont à cœur de permettre à ces artistes d’évoluer au sein de ce festival pour donner plus d’élan à leurs créations.
Enfin Internet est un lieu où l’on aime jouer et sur lequel des publications décalées peuvent rencontrer un petit succès en terme d’audience. J’ai utilisé de ces artifices avec parcimonie dans le seul but de faire de l’audience.
Pendant le festival
Les Fondus du Macadam est un festival de théâtre de rue qui se déroule en extérieur. C’est le propre d’un festival de rue, mais il faut parfois le rappeler notamment quand la pluie décide de s’inviter pendant quasiment toute la durée du festival. Pendant cette édition une grosse partie de mon travail a été de répondre à cette question ; »est-ce que ce spectacle joue ? ». J’ai été en relation directe avec le directeur du festival et nous faisons quotidiennement des briefings météo (parfois plusieurs par jour). C’est toujours un moment délicat car on ne peut que communiquer des certitudes. On ne peut évidemment pas dire si à 21h ça ne pleut pas, alors le spectacle sera joué. Parfois la décision était prise trente minutes avant le début du spectacle. Il faut rester dans une communication positive et montrer que cela joue. En cela j’ai eu la chance d’être appuyé par deux photographes. Chaque jour nous faisions un petit point entre nous trois pour savoir quels spectacles nous allions couvrir, sachant que nous ne pouvions pas les couvrir tous. Dès le lendemain, je diffusais une sélection de cliché de la veille. Cette sélection venait en complément de clichés diffusés en direct. Enfin chaque jour du festival j’ai publié plusieurs présentations de spectacles.
Stratégiquement mon poste de travail était situé au quartier général du festival. En général, le matin je travaillais à distance et venait sur site vers 14h. Chaque matin je me levais exprès pour vérifier s’il pleuvait et faire part des changements de programme éventuels. En étant à l’accueil des compagnies, j’étais également aux premières loges pour échanger avec les artistes. Je leur expliquais mon travail et me renseignais sur les droits à l’image pour « mes » photographes. Je les prévenais de la présence d’un photographe du festival pendant leur prestation. Pour les spectacles non couverts, je me renseignai directement auprès des artistes pour savoir comment cela c’était déroulé pour eux. En échangeant avec l’un d’entre eux, j’ai republié une information sur son spectacle qui n’avait pas attiré beaucoup de monde. J’étais content de savoir que le lendemain tout s’était très bien passé pour lui. Mon annonce n’aura peut-être pas changé, mais au moins je ne serai pas resté sans rien faire pour l’aider alors que j’en avais la possibilité.
Après le festival
Le pic d’activité est passé et pour autant tout n’est pas terminé en ce qui me concerne. Dans quelques jours je vais adressé un bilan quantitatif et qualitatif du dispositif que j’ai mis en place et animé pour ce festival à son directeur. Je vais à travers ce bilan lui proposer des pistes d’amélioration (sur la partie qui me concerne bien sur). Les dates pour la prochaine édition sont déjà notées dans mon agenda. La 23 ième édition des Fondus du Macadam se déroulera du 7 au 11 août 2018 à Thonon-les-Bains. Je ne peux que vous inviter à aimer la page dédiée bien sur. 😉