Après trois mois à travailler sur les ingrédients essentiels de l’impro (écoute, acceptation et construction) les élèves voulaient aborder les catégories. Cette envie est venue assez naturellement après avoir assisté à un match d’improvisation. Forcément quand l’arbitre prend son carton et annonce une catégorie d’improvisation on ne comprend pas toujours la contrainte (même si elle peut être expliquée par le Maître de Cérémonie) et encore moins comment on peut jouer cette contrainte. C’est ainsi que nous avons dédié cinq séquences à travailler les catégories d’improvisation.
Par où commencer ?
J’ai choisi de commencer ce travail spécifique par l’étude de trois catégories liées aux émotions (Exagération, Zone d’émotions et Mélodramatique) . Par cette entrée cela permettait de continuer un travail amorcé sur le personnage. Commençons par (re)définir les catégories. Les définitions présentées ne sont pas gravées dans le marbre et il est possible de trouver d’autres définitions pour ces mêmes catégories.
Exagération
En nature mixte, la durée sera de 3 fois 30 secondes. La première fois sera libre, la deuxième on exagère la même impro et la troisième fois on l’exagère au maximum.
En comparée, la durée sera de 4 fois 30 secondes. L’improvisation débute comme une libre ensuite les improvisateurs reprennent la même improvisation mais en exagérant un ou plusieurs éléments. On répète une troisième fois l’improvisation en l’exagérant encore plus et, pour finir, les joueurs doivent l’exagérer au maximum.
Zones d’émotion
L’espace de jeu est divisé est en trois zones correspondant chacune à une émotion. Les jouteurs veillent à justifier leurs déplacements en les intégrants à l’histoire. Les leaders doivent passer par les trois zones.
Mélodramatique
Le genre mélodramatique allie le pathétique au réalisme. Il comporte une suite d’événements malheureux, de péripéties imprévues. Le mélodrame est caractérisé par l’emphase et l’exagération.
Exercices
Il y a de nombreux exercices qui permettent de travailler les émotions en particulier. Voici ceux que j’ai choisi d’utiliser sur cette séquence.
Force10
En s’appuyant sur des sentiments facilement identifiables (la joie, la colère, la peur, la tristesse par exemple), on demande à chacun de surenchérir dans le jeu de son émotion, cran par cran en allant jusqu’à Force10 , le niveau maximum de l’émotion. L’idée de cet exercice est d’attirer l’attention du jouteur à privilégier Force7 dans son jeu que Force2, ainsi son état émotionnel sera plus identifiable pour le public mais aussi pour son partenaire de jeu. Note au passage : dans cet exercice je demande bien à jouer la colère et non à être en colère.
De l’ange au démon
Les joueurs vont traverser l’espace en étant un ange qui devient petit à petit un démon. Cette transformation doit essentiellement être physique. Elle peut intégrer du grommelot, mais l’idée est d’une part d’engager le corps dans sa posture émotionnelle et d’autre part de travailler le passage d’une émotion à l’autre propre à la catégorie « zone d’émotions ».
T’es de Marseille ?
Prenez une histoire simple, quelque chose de banal qui vous est arrivé dans la semaine et racontez ce fait d’hiver comme si vous étiez de Marseille : en en faisant des tonnes. Oui je sais c’est pas très sympa pour nos amis Marseillais mais ça défoule.
Dans tous les cas, mixez ces petits exercices avec d’autres que vous aimez bien.