« Les usages ne se devinent pas, ils se vivent. » Ainsi ai-je défini l’un des cinq mots clefs de la médiation numérique. C’est dans cet esprit que le 1er février, je me suis lancé dans « le mois sans supermarché » en embarquant toute la famille au passage. Les mouvements de transition écologique font souvent appel aux outils de médiation numérique pour faire avancer leurs idées. Pour autant, j’observe une certaine difficulté à dépasser le cercle des initiés.A mon sens, il s’agit pour beaucoup de communication. Après 100 jours d’expérience, voici mon retour.

Accéder à l’information

Le premier écueil auquel j’ai été confronté a été celui de l’accès à l’information. Même l’initiative « février sans supermarché » a été difficile à trouver. L’internaute est un fainéant, il faut lui mâcher le travail. Il se passe beaucoup de choses à l’échelle de mon territoire, et il m’est très difficile de capitaliser les informations. Les organisations ont choisi massivement d’utiliser Facebook et chacune sur sa page. Tant et si bien qu’il faut parfois naviguer entre 4 ou 5 pages pour obtenir une information complète. Il y a un enjeu local à créer une plateforme d’information indépendante et écoresponsable. Ce deuxième point me semble une évidence quand on souhaite promouvoir un meilleur environnement. Il convient de ne pas faire de Facebook son média principal. L’union faisant la force, il faut tendre vers la mutualisation d’un site internet. Dans ce site on doit trouver des informations pratiques, théoriques et pédagogiques.

La comprendre

Une fois l’information trouvée, il faut évidemment l’assimiler. J’ai vu beaucoup de communication très technique. e type de communication plaît surement aux techniciens, mais elle l’éloigne le grand public. J’ai vu énormément de communication culpabilisante. Si je ne fais rien alors la planète est foutue. Le sort de l’humanité entière repose d’ailleurs sur mes seules épaules. Ce type de communication est à mon sens sans effet au mieux, et voire même contreproductive. Personne n’ignore vraiment les enjeux liés au développement durable, pas même ceux qui réfutent les arguments avancés. Mais plutôt que de communiquer sur ce qui ne va pas, changeons d’angle de vue et parlons sur ce qu’on peut faire simplement. J’insiste sur la simplicité. parler de zéro-déchets est plus complexe à appréhender que de parler de réduction de déchets.  Viser les sommets, oui. Commencer par l’Everest, non.

Passer à l’action

C’est évidemment l’aspect le plus compliqué. Nous ne savions pas par quel bout commencer, ni où trouver des ressources locales. Nous n’étions même pas sur de relever le défi du « mois sans supermarché » pendant un mois du reste. Le plus important c’est d’essayer. Ce qui nous a manqué ce sont des espaces d’expérimentation d’une part et de la bienveillance d’autre part. Sur ce point, nos adversaires ont souvent été des écolos convaincus qui regardaient plus souvent ce qu’il nous restait à faire plutôt que le chemin parcouru. J’invite vraiment les associations à choisir avec soin leurs ambassadeurs, certains nous ont donné l’envie d’abandonner. Communiquer est un métier. C’est aujourd’hui le mien. Internet est mon espace. Il obéit à des règles. La maitrise de ces règles est mon quotidien. L’échelon qu’il a manqué à ce type d’initiative c’est un lieu pour faire. Un lieu ouvert et libre à la fois. Un tiers lieu. Faisons le.

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