
Ask.fm est un média social utilisé par environ 1,3 million de français dont la moitié sont âgés de moins 17 ans (médiamétrie, juin 2013). Le principe en est relativement simple, les utilisateurs communiquent entre eux en posant et en répondant à des questions. Mais depuis quelques jours Ask est aussi la nouvelle bête noire de David Cameron qui a appelé au boycott des réseaux sociaux « abjects ».
Faire preuve de responsabilités
C’est le suicide d’une jeune adolescente anglaise qui a fait déborder le vase pour le premier ministre britannique qui a appelé les parents à ne pas aller sur ces réseaux sociaux, responsables, à ses yeux du suicide de cette ado en particulier. Quand on se penche sur l’utilisation de Ask un peu plus sérieusement, on peut observer d’autres usages. Chez les ados, l’utilisation de « Ask » permet d’une part de vérifier que les autres s’intéressent à soi. D’ailleurs, l’utilisateur invites ses amis à lui poser des questions, le pire étant surement que personne ne lui en pose. Pour celui qui pose des questions, c’est aussi une manière de tester les limites. Les questions du type « Tu suces ? » (et j’en passe) permettent de cerner les centres d’intérêt de ces ados, même s’ils sont exprimés d’une manière quelque peu cavalière.
Enfin, l’un des usages d’Ask qui m’a le plus touché a était d’utiliser cet outil comme une porte ouverte sur des jardins secrets. Au détour de plusieurs interviews, j’ai pu constater que certains adolescents se servaient de Ask pour parler de leur souffrance., de leur mal-être, de leur intime.
« Comment ça va toi aujourd’hui ?
– Oh bah tu sais quand on est atteint du syndrome de machin-chose c’est pas facile tous les jours, mais là ça va à peu près… »
Les arpenteurs du web
Dans mon cheminement sur la médiation numérique, le rôle d’arpenteur du web est essentiel. Tous comme les éducateurs et les animateurs traînent les baskets sur les stades, au pied des immeubles, les arpenteurs du web traînent leur souris sur les réseaux sociaux là où sont les adolescents. Ce qui me choque dans ce drame anglais c’est que cette adolescente soit allée poser des question sur son eczéma sur Ask. N’avait-elle aucun autre lieu pour le faire, aucun adulte à qui parler de ce problème ? Dans l’affirmative, pourquoi ne l’a t’elle pas fait ? C’est ce problème qu’il faut corriger. Permettez que vos jeunes puissent trouver une porte ouverte et qu’ils sachent l’identifier quand ils souhaitent aborder un problème. Permettez que leurs problèmes abordés sur Ask, Twitter, Facebook et autres puissent être captés par des Arpenteurs du Web, qui pourront ainsi apporter une réponse. Ce n’est pas en appelant au boycott que vous solutionnerez les choses, bien au contraire. Mr Cameron, il est grand temps que vous preniez vos responsabilités.
C’est un réseau qui permet, pour moi de mieux connaitre une personne/un groupe .A partir du moment ou les questions sont louables et qu’elles amènent a la découverte de ce groupe.
Interdire Ask n’aurait que la seule conséquence de voir se développer Ask2.
C’est un réseau ou l’anonymat du poseur de question amène le questionné a se livrer sans prendre en compte la personnalité du poseur et donc ne pas lui apporter une réponse qui lui serait approprié.
Puis les questions sont modérables, non ?