Au-delà de l’accès aux outils et de l’accompagnement aux usages, le rôle d’un médiateur numérique est de sensibiliser aux enjeux de la société numérique. Il nous appartient de trouver les outils de médiation pertinents pour aborder les thèmes les plus complexes ou les plus impactants sur notre quotidien. Aussi quand le Conseil National du Numérique a communiqué sur ces consultations autour de l’identité numérique, j’ai saisi la balle au bond pour leur proposer d’en organiser une dans mes locaux. Quelques tweets plus tard, l’affaire était entendue.
Mercredi 4 décembre nous avons reçu Nathalie BOUAROUR , Rapporteure pour le Conseil National du Numérique. Madame BOUAROUR est venue animer un atelier de concertation sur l’identité numérique. Cette consultation s’organisait autour de trois questions :
- Comment inclure les citoyens dans les procédures dématérialisées ?
- Comment rendre plus transparent pour le citoyen l’usage de ses données ?
- Comment garantir au citoyen un parcours utilisateur facile à utiliser et à comprendre ?
L’objectif de ces consultations est de faire émerger des recommandations pour mettre l’identité numérique entre les mains des citoyens. Une trentaine de personne a participé à cet événement.
Qu’est-ce qui en ressort ?
Les discussions se sont particulièrement portées sur la carte d’identité électronique, les difficultés de la dématérialisation et le manque global d’accompagnement. Il est donc nécessaire d’être présent auprès des publics qui en sont les plus éloignés.
« Les premiers impactés seront les structures de proximités qui n’ont pas forcément les moyens et les compétences d’accompagnement. L’état prendra-t-il les dispositions nécessaires ? »
Quand j’ai présenté cette proposition d’animation à mon équipe j’ai eu deux réactions. D’une part l’équipe trouvait que cela s’inscrivait parfaitement dans la dynamique de notre projet. D’autre part, l’équipe craignait que le sujet soit un peu trop technique et que le public n’accroche pas.
C’est justement là que notre rôle de médiateur numérique prend tout son sens. Si en sortant de l’animation, le public n’a pas plus d’éléments concernant l’identité numérique c’est que nous avons mal fait notre travail. je passe une bonne partie de mon temps à expliquer que le numérique peut renforcer la capacité d’agir des citoyens sous réserve que nous les accompagnons à appréhender la société numérique.
Quelle est la suite ?
Les questionnements de l’atelier organisé à Douai seront croisés avec ceux des ateliers de Paris, Lyon et Montpellier ainsi qu’avec des rencontres de professionnels. Ces recommandations feront l’objet d’un rapport qui sera remis au Secrétaire d’État au Numérique au cours du premier trimestre 2020.
L’équipe projet reste en lien avec le Conseil National du Numérique pour suivre l’avancée de ces travaux. Notre mission maintenant est de continuer à entretenir le lien avec les personnes qui ont participé à cet atelier, jusqu’à la remise du livret.
Pour autant, cet atelier citoyen ne doit pas être un prétexte pour se donner bonne conscience. Je vais continuer avec mon équipe à réinterroger. Le cycle « pouvoir d’agir et numérique » initié en juillet de cette année va se poursuivre jusqu’en avril. Un troisième atelier citoyen est prévu autour de l’impact du numérique dans la démocratie. Le numérique repusse les limites, le médiateur numérique en est l’artisan.