Il y a un mois, le 17 novembre, le secrétaire d’état à la transition Cédric O présentait l’es premières mesures du plan de relance dans le cadre de Numérique en Communs. La mesure phare de cette relance consiste à la formation et au recrutement de 4 000 conseillers numériques. Cela va concrètement doubler les effectifs actuels. Pour autant, malgré cette mobilisation sans précédent de l’Etat, les annonces du ministre n’ont pas suscité l’enthousiasme parmi les médiateurs numériques actuellement en place. J’ai reçu de nombreuses remarques témoignant de l’inquiétude et souvent de la déception des médiateurs. J’ai vu aussi beaucoup d’envie d’apporter sa pierre à l’édifice.
L’Etat passe la vitesse supérieure
Pendant le mois qui vient de s’écouler j’ai vu une surabondance d’écrits de médiateurs. Certains n’avaient pas pris la plume depuis fort longtemps. Les mesures présentées vont dans le bon sens mais sont bien loin de répondre au « défi de civilisation ». 200 millions d’euros c’est énorme. 4 000 nouveaux agents c’est inespéré. Je devrais avoir toutes les raisons de me réjouir.Il faut une moyenne de 40 heures pour transmettre les compétences numériques essentielles à une personne en situation d’illettrisme numérique. Il en faut bien d’avantage pour la conduire vers l’autonomie numérique.Pour pouvoir prendre à bras le corps ce défi, il faudra plus que deux ans. L’Etat ne peut pas tout faire tout seul. L’impulsion donnée est forte mais il faudra la faire vivre pour lui donner plus d’ampleurs. Nos, régions, nos départements et nos agglomérations doivent prendre le relais de cette impulsion et aller plus loin que le simple fait de profiter d’une aubaine.
Le numérique en commun
Les pouvoirs publics ne peuvent pas être les seuls acteurs de ce défi. La montée en compétence numérique de la population est un enjeu transverse. Pour intégrer le télétravail dans une entreprise, il faut que les salariés possèdent des compétences techniques minimales. Il faut également avoir des usages qui intègrent des éléments liés à la sécurité informatique. L’indépendance numérique de l’entreprise doit être questionnée. Nous avons été témoins ces derniers jours des limites d’Amazon et de Google. Les managers doivent être accompagnés sur l’intégration du numérique dans leurs pratiques. Les questions de postures liées au numérique sont fondamentales. Nos rapports sociaux sont profondément modifiés par le numérique. Les impacts du numérique sont encore mal mesurés ou méconnus pour la plus grande part de la population. Le médiateur numérique accompagne sur ces enjeux numériques. Il permet de redonner du sens aux usages du numérique. Le médiateur numérique est celui qui fait du numérique un commun. La transition numérique est l’affaire de tous et chacun doit y contribuer. Formons sur nos territoires de nouvelles coalitions pour relever ces défis.
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