J’ai été invité à participer au NEC local Sud-Charentes à participer à une table ronde dont le thème était : « comment aider les médiateurs numériques ? » J’ai rappelé que la première façon de les aider consistait à les définir et à les reconnaître. Pour autant, il existe des moyens plus opérationnels pour aider concrètement les médiateurs numériques.

Un marronnier de la médiation numérique

Cette table ronde a été organisée le 28 janvier, le jour du DataPrivacyDay : la journée européenne consacrée à la protection des données personnelles. En naviguant dans les réseaux j’ai vu très peu de publications en lien avec cette thématique de la part des médiateurs numériques. Pourtant la protection des données personnelles est un enjeux fort de médiation numérique. Mon hypothèse est que cette journée n’est pas suffisamment médiatisée. Du reste, il existe beaucoup d’autres événements récurrents qui pourraient constituer un marronnier de la médiation numérique. Le marronnier est utilisé en marketing pour communiquer sur des événements. Tout le monde veut savoir la date de début des soldes par exemple. Et si vous la savez à l’avance, c’est une opportunité de préparer un atelier sur les arnaques aux soldes sur internet. Mais avez-vous une idée de ce que vous pourriez faire sur le DataPrivacyDay ?

Une plateforme de formations

Il y a des thèmes qui vont vous parler du premier coup et d’autres pour lesquels vous aurez besoin d’éléments. Vous aurez besoin d’éléments de compréhension d’une part. Concrètement vous aurez besoin de vous former rapidement à un sujet.

Si vous décidez de vous former à la gestion des données personnelles pour le prochain DataPrivacyDay (le 28 janvier 2022), vous avez besoin d’être certain de la qualité de la formation que vous suivez. Assez naturellement si je suis votre formateur, j’ai besoin ,dans le même temps, d’évaluer votre niveau d’acquisition de compétences.

Ceci peut être valorisé par l’obtention d’un OpenBadge. Pix me paraît être une solution répondant à ce besoin. Cela demande de créer des parcours pédagogiques adaptés aux médiateurs numériques en poste. J’ai cru comprendre que cela était en réflexion. De mon point de vue, le périmètre de cette plateforme serait celui de la culture numérique. Les compétences humaines, qui font l’essentiel de ce métier ne me semble peu propice à du distanciel.

Une plateforme de ressources pédagogiques

Vous avez votre OpenBadge sur les données personnelles et vous êtes prêts à intervenir sur le sujet. Oui mais voilà comment aborder cette question avec des enfants de douze ans ? On ne va tout de même pas faire une conférence magistrale ! Ne paniquez pas, vous n’êtes surement pas le premier médiateur numérique à vous poser cette question. Une plateforme de ressources pédagogiques permettrait justement d’avoir des exemples pratiques, des ressources réutilisables et modifiables.

Il n’est peut être pas utile de concevoir 4 000 tutoriels sur l’art et la manière de créer une boite de courrier électronique. Ce qui n’empêche pas chacun d’entre nous de le faire. L’objectif de la plateforme serait de fournir des canevas de ressources en fonction des publics. Cela inclue des tutoriels, mais aussi des fiche-activités. Cela implique des supports différents, adaptés à plusieurs typologies de publics. Enfin, une banque de QCM et de mises en situation viendraient compléter cette plateforme pour évaluer les compétences acquises par les apprenants.

A ma connaissance, c’est un défi qui reste à construire. A toutes fins utiles, c’est un défi qui m’intéresse.

Des échanges

15 ans de médiation numérique m’auront appris que rien ne vaut le contact humain. Les médiateurs numériques n’échappent pas à la règle. Nous avons besoin de nous voir, d’échanger, entre nous. Au-delà de rencontres physiques à remettre en place, nous avons besoin d’espaces en ligne sur lesquels nous pouvons échanger. Il y a déjà une multitude d’outils et les échanges sont très riches. Pour autant le médiateur débutant aura peut être des difficultés à trouver ces salons d’échange car ils ne sont pas clairement identifiés. La communauté a besoin d’être animée et à mon sens, une « figure » de la médiation numérique pourrait avoir ce rôle.

Nous oublions parfois que les médiateurs numériques ont souvent à faire à des situations difficiles, voire douloureuses. Nous côtoyons souvent des personnes en grande détresse pour lesquelles nous sommes parfois perçus comme un « dernier recours ». Il y a un enjeu à ce que le professionnel sache qu’il peut s’appuyer sur une communauté.

Pour résumer, pour venir en aide aux médiateurs numériques, il faut un peu plus de visibilité, de lisibilité, des ressources opérationnelles et du lien . Il ne manque au final qu’un zeste de volonté pour passer à l’action.

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