L’objectif premier du défi « Février sans supermarché » est d’ encourager les commerces indépendants, redécouvrir les épiceries de quartier, soutenir les petits producteurs, favoriser la vente en vrac et le commerce local, repeupler les marchés ou encore réapprendre à n’acheter que l’essentiel. Il s’agit ainsi de s’interroger collectivement et individuellement à propos du modèle économique que nous souhaitons soutenir à travers nos achats, Pour autant si les objectifs paraissent relativement clairs, le passage à l’action peut s’avérer plus compliqué. Pour avoir mener l’expérience depuis la deuxième édition du mois sans supermarché, je peux en témoigner. Voici donc quelques retours d’expérience qui vous faciliteront la tâche, je l’espère.
Rome ne s’est pas faite en un jour
L’objectif du mois sans supermarché est de vous faire réfléchir sur votre mode de consommation et les alternatives possibles. Il est fort probable qu’à la fin du mois vous continuez d’aller dans un supermarché. Le plus important est de prendre conscience que faire autrement est possible, et pas forcément plus onéreux. Un an après avoir débuté l’expérience, je continue d’avoir recours au supermarché pour environ 30 % de mes achats pour lesquels je n’ai pas trouvé d’autres solutions (en particulier le lait). Mais pour l’essentiel, mon mode de consommation a évolué petit à petit, le temps de trouver des alternatives qui me conviennent.
Organisez-vous
Il faut l’avouer le supermarché c’est pratique. Un grand parking, avec un grand magasin dans lequel vous pouvez acheter vos fruits, votre viande, vos pâtes et vos couches. Oubliez ce confort. Il vous faudra surement faire quatre ou cinq magasins différents pour faire vos courses désormais. Et forcément les magasins n’étant pas nécessairement les uns à côté des autres, il faudra prévoir un peu d’organisation pour optimiser les déplacements. C’est l’occasion de redécouvrir votre ville.
- Le marché constituera probablement votre lieu de ravitaillement principal pour les produits frais. Prévoyez paniers, sacs et monnaie. Vous trouverez sans aucune difficulté les producteurs locaux.
- L’idéal est de pouvoir adhérer à une Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne, plus communément appelée AMAP. Le principe est simple vous, vous abonnez à un panier hebdomadaire de légumes. Vous avez souvent des options pour des paniers d’œufs, de viande, de farine…le tout produit localement. Pour trouver l’Amap près de chez-vous consultez l’annuaire : http://reseau-amap.org/recherche-amap.php
- Prévoyez des bocaux vides. Pour le sec, les magasins en vrac constituent une belle alternative. En règle général, ils proposent également des bocaux pour pouvoir se servir. Prévoyez-en un bon stock (au moins une dizaine ).
Mangez autrement
A quand remonte la dernière fois où vous êtes retrouvés avec des poireaux, des topinambours et des pommes de terre en vous demandant ce que vous alliez en faire ? Si vous êtes adhérent d’une AMAP, cela risque de vous arriver ! Vous pouvez d’ores et déjà ajouter quelques sites de cuisine à vos favoris. Niveau appareillage, prévoyez un cuit-vapeur, un mixeur plongeant et un robot. Tous ces appareils se trouvent facilement d’occasion chez Emmaüs, sur le Bon Coin ou dans des enseignes type Easy Cash… Vous aurez aussi besoin d’un roulez à pâtisserie. Et oui finies les pâtes toutes faites, place aux pâtes réalisées maison. Dans la même veine, préparez-vous à faire des desserts ! Investissez dans une yaourtière (en occasion bien sur).
Préparez-vous des menus comme à la cantine. Et changez vos soirées TV pour des soirées fourneaux. Faîtes participer toute la famille bien sur. Chez nous les enfants font le pain, les desserts et choisissent les ingrédients de la pizza. Le plus grand s’occupe de la pâte à pizza, pâte à crêpes, et quelques autres desserts. Nous gardons l’épluchage des légumes, et les cuissons (question d’autonomie des enfants surtout).
Mesurez vos progrès
C’est forcément un peu compliqué au début. Vous allez vous planter entre la farine T80 et la farine T110 (et découvrir qu’il y en a plein d’autres), rater vos premières pâtes…C’est normal. Pour notre part on sous-traite encore les pâtes fraiches, on a renoncé à l’idée de les faire nous mêmes. Mais vous allez vite voir tous les progrès effectués ! Personnellement je vous conseille de fonctionner par repas.
Il y a un an au petit déjeuner nous tournions aux céréales, aux biscottes, au lait, au jus de fruit, à la confiture et au cafés sortis du supermarché. Un an plus tard 80% de notre petit déjeuner ne vient plus du supermarché !
On pourrait continuer la liste ainsi pour les autres repas. Au-delà du repas, nos avons investi d’autre temps avec la même logique. Nous avons ensuite remplacé nos produits ménagers , par des produits que nous faisons nous mêmes. Et après nous sommes passés à la salle de bain en remplaçant les flacons de shampoings, les rasoirs jetables et autres dentifrices par d’autres produits plus éthiques. Cerise sur le gâteau, notre nouveau né va nous permettre d’expérimenter les couches lavables et lingettes réutilisables.
Il y a un an nous aurions acheté tout ceci au supermarché. Un an plus tard, nous n’avons pas l’impression de faire un effort particulier. Notre budget « courses » est sensiblement identique. Par contre notre quotidien a évolué pour une consommation plus saine, plus éthique et plus responsable. Pour en savoir plus sur l’initiative Février sans supermarché et trouver des ressources près de chez, consultez le site dédié : http://envertetcontretout.ch/2019/01/24/3e-edition-du-defi-fevrier-sans-supermarche
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