La Hadopi souhaite mobiliser les collectivités territoriales via les espaces Publics Numériques et les écoles pour influer sur le comportement des internautes en matière d’usages responsables d’internet. Les instituteurs et animateurs multimédias seront ainsi amener à prêcher la bonne parole en expliquant de manière pédagogique l’importance du droit d’auteur. Dans l’absolu, il n’est pas incohérent qu’un animateur multimédia prône un usage responsable d’internet. D’ailleurs, l’animateur multimédia n’a pas attendu la Hadopi pour le faire. L’usage responsable peut se décliner en trois phases.
La protection de l’individu.
Dès le plus jeune âge, l’internaute va être invité à contrôler son identité numérique. Évidement, en classe de CE 2, il y a peu de chance pour que soit utilisé le terme d’identité numérique et encore moins de personnal branding. L’accent va être mis d’avantage sur le caractère public d’internet et par conséquent sur l’attention à apporter sur les informations transmises en clair. L’usage responsable sera là d’alerter sur le risque potentiel de transmettre des données personnelles en clair. L’usage responsable c’est de faire appel à la prudence de l’internaute quand il publie des informations sans nécessairement agiter l’épouvantail du pervers. Il y a bien d’autres « désagréments » liés à la transmission de données personnelles, être médiateur numérique c’est aussi être responsable dans l’analyse des risques.
La protection de la machine
La sécurité informatique est une préoccupation qui doit être intégrée au plus tôt dans les usages responsables. Cette sécurité informatique va de paire avec la protection de l’individu. L’usage responsable consisterait à ménager sa monture si l’on veut surfer loin. Il en va ainsi de l’antivirus au choix du navigateur, voire de l’OS. Être un médiateur numérique responsable, c’est peut-être aussi orienter vers un Opérateur Système fiable. L’ordinateur est un objet mécanique tout autant qu’une voiture et pour autant on se soucie assez peu de la fiabilité de l’outil. Adopter une aptitude responsable vis à vis de sa navigation sur le net, c’est aussi repérer les pièges et, tant qu’à faire, les éviter.
Le respect de la loi
L’internet n’est pas un espace sans loi et des préconisations du type « n’insulte pas un prof sur le net sinon tu pourrais te faire coller » sont monnaies courantes dans l’animation multimédia. Ainsi , la Hadopi sollicite les collectivités territoriales pour que les espaces publics numériques sensibilisent au droit d’auteur. Il faut se féliciter de cette volonté de la Hadopi de reconnaître les Espaces Publics Numériques comme lieu de médiation sur les questions relatives à la législation sur internet. Aussi, puisque la Hadopi nous reconnaît cette compétence, nous ne pouvons que la renvoyer vers l’article 19, paragraphe 2 du Pacte International relatif aux Droits Civiques et Politiques de l’ONU qui explique : « Toute personne a droit à la liberté d’expression; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix. » et qui rend de fait la loi Hadopi illégale.
… A la Promotion de l’Internet Libre
Enfin à quelques heures de la fête de la musique, permettez-moi quelques instants pour vous faire découvrir un artiste que j’aime beaucoup : Greg Beaumont. Le site Jamendo a demandé le fameux label pur de la Hadopi et ne l’a pas encore obtenu, pourtant la Promotion de l’Internet Libre va bien au-delà des usages responsables. En attendant la mise en place du label PIL, profitez de quelques instants pour découvrir la musique de Greg Beaumont. N’hésitez pas à faire part de votre coup de cœur dans les commentaires.