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Certaines collectivités se posent la question de savoir s’il faut être ou ne pas être présent sur le réseau social “Facebook”. Dans une liste de discussion de professionnels des collectivités locales, voici la réponse que donne un cabinet “attention, y être c’est aussi s’exposer aux critiques… ” Voici un argument qui devrait finir de convaincre tous les maires de France et de Navarre de ne pas être présent sur les réseaux sociaux. Pour aborder la question avec un peu plus de sérieux, tentons de répondre à la question du Chargé de Communication de Maville : “faut-il être présent sur Facebook” ?
Une présence non désirée.
Avant qu’une collectivité ne se pose la question de savoir si elle faut qu’elle soit présente ou non sur Facebook, peut-être devrait elle vérifier qu’elle n’y est pas déjà. En effet, rien de plus facile pour un utilisateur de créé une page “fan de maville” ou d’alimenter le contenu de la page de wikipédia. Ce qui est intéressant dans la question posée par le chargé de communication de “Maville” c’est finalement la mise en lumière d’une autre interrogation : quel crédit faut-il donner à Internet ?
Quand on lit la revue de presse d’une collectivité, il y a un constant alarmant : aucun article n’est lié à un média Internet. A croire que le service communication de Maville ignore qu’Internet est un média de communication. Il est peut-être urgent d’organiser une veille sur Internet à propos de Maville, cela évitera d’avoir recours à l’avis d’un cabinet de conseil.
Le premier constat qui pourra être fait c’est qu’être absent des réseaux sociaux n’empêche personne de critiquer Maville. De la même manière, une présence officielle ne va pas nécessairement accroître le nombre de critiques. De plus, l’espace public que représente un réseau social n’est pas l’exclusivité des citoyens en opposition du maire de Maville, il y a même des partisans qui sont présents. Parfois il est possible de croiser des élus de la majorité municipale (“en leur nom propre”) ! Selon l’expression consacrée “tout le monde est sur facebook”.
Maintenant, considérons la page fan de Maville comme “l’amicale des citoyens de Maville”. Imaginons un instant que cette amicale rassemble 10 % de la population de Maville. Croyez vous que le Chargé de communication de Maville se poserait la question de savoir s’il faut être présent aux agoras de “l’amicale des citoyens de maville” ? pas une seule seconde, et même si ce n’était que pour y entendre des critiques à l’encontre de Maville. Mais voilà, nous sommes sur Internet et tout d’un coup on se pose les questions différemment….
Comment être présent ?
Qui va gérer la page Facebook de Maville ? Si on veut rester logique, cela devrait être une tâche qui revient au service communication. Nul besoin de posséder un diplôme en informatique pour gérer les contenus de la page. Par contre, la présence de quelqu’un est utile, à défaut d’être nécessaire. Bien entendu, il est préférable de positionner un agent ayant la fibre “nouvelles technologies”. Autant on demande des connaissances sur des logiciels de graphisme, ou de parler le HTML pour certains postes, autant on devrait demander la compétence “réseaux sociaux” à ces agents. Et c’est là que cela se complique un peu. Cette compétence n’est pas encore rentrée dans les mœurs des employeurs d’une part. D’autre part, ceux qui la possèdent au sein d’une collectivité ne sont pas spécialement en charge de la communication web de la collectivité. Il n’étonnera personne qu’un animateur d’espace public numérique possède cette compétence par exemple. Pour autant, rares sont les animateurs rattachés au service communication de leur collectivité.
Être présent sur Internet, c’est repenser son organisation, c’est faire appel à des personnes qui ont des compétences transversales et qu’il est fort dommage de cantonner à un rôle d’animateur d’ateliers pour les seniors. Imaginez un instant que sur la page Facebook de Maville on puisse inscrire son enfant à la cantine…cela paraît tout d’un coup surréaliste et pourtant cela serait tellement pratique. Oui mais voilà cette démarche n’est déjà pas accessible sur le site Internet de la collectivité…Un site, une page Facebook, un compte Twitter devrait pouvoir se penser comme une prolongation du service public rendu en mairie. Au delà de l’information sur les horaires d’ouverture de la bibliothèque, pourquoi ne pas imaginer que l’on puisse réserver ces livres en même temps…
La question de la présence d’une collectivité sur un réseau sociale, c’est la question de savoir quel service on veut rendre à l’usager. Une fois que la réponse est apportée, les moyens en découlent. Et facebook ne serra peut-être qu’un élément de réponse parmi les autres.
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