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Du 17 au 27 mai Numédia 2016 la fédération nationale des professionnels de la médiation numérique a organisé la 19ième édition de la Fête de l’Internet. Le thème de cette 19ième édition était « Savons nous nous servir du numérique ? ».

A travers ce thème Numédia avait la volonté de montrer que chacun d’entre nous était bien loin de pouvoir de répondre positivement à cette question. Parallèlement, le 17 mai, Journée mondiale des technologies de l’Information et de la Communication (Unesco), Numédia a invité les professionnels de la médiation numérique à montrer leur quotidien à travers la « Journée de la médiation numérique ».

L’objectif était ainsi de rendre visible les actions menées par les milliers de professionnels de la médiation numérique en France. Disséminés à travers 5 000 espaces de médiation numérique ceux-ci manquent de visibilité. Éparpillés dans des appellations métiers différentes, dans des structures hétéroclites, les professionnels de la médiation numérique sont pourtant un maillon essentiel de diffusion de culture numérique auprès de chacun de nos concitoyens.

Numédia avait pour vocation de représenter leurs intérêts professionnels auprès des autorités de tutelle, d’agir pour que la filière métier soit reconnue, pour que des formations qualifiantes soient mises en place, en un mot pour que les médiateurs numériques ne soient pas une variable d’ajustement mais bien les piliers d’une politique des usages numériques ancrée sur les territoires.

L’association n’existe plus. A bien des égards, on pourrait dire qu’elle n’a jamais existé tant nous ne sommes pas arrivé à fédérer les acteurs. Ce qui est dommage c’est que la profession n’est toujours pas représentée.

Un jour en 2016

Pour rendre visible le quotidien des médiateurs numériques, Numédia a proposé de faire du 17 mai (2016) , journée mondiale des Technologies de l’Information et de la Communication, la journée de la médiation numérique. L’objet était ainsi pour chaque espace de recenser le plus précisément possible les visites reçues et leurs natures. Il s’agissait également de déterminer combien d’heures de « médiation numérique » faisaient les professionnels dans une journée. Moins de la moitié (46%) des répondants a travaillé à plein temps (5h à 8h) sur la journée du 17 mai à des tâches de médiation numérique. 54 % des répondants a effectué 4h ou moins de médiation numérique dans cette journée du 17 mai.
La compétence « médiation numérique » est une compétence parmi les autres (information jeunesse,accueil public en bibliothèques. accompagnement social..) pour la plupart des professionnels. Être médiateur numérique c’est accompagner tous les publics dans tous les outils, les usages et les enjeux du numérique. Cette définition très rhétorique manque cependant de sens et ne répond pas
vraiment à question de ce qui se passe réellement dans les lieux de médiation numérique sur une journée. Même avec peu de réponses, nous pouvons constater la diversité des réponses apportées dans les Espaces Publics Numériques.
Malgré tout, cela ne montre pas l’agilité du médiateur numérique qui peut passer d’un sujet à l’autre très rapidement. Mener un atelier d’initiation aux tablettes le matin, gérer l’accès libre l’après-midi et accompagner une personne dans ses téléprocédures sur la CAF puis finir la journée en organisant un coding-goûter sur Scratch.
Enchaîner le lendemain en sélectionnant des ressources pédagogiques, rédiger un projet, orienter un usager piégé par Windows 10, ou mener une discussion autour des biens communs. Puis faire un montage vidéo, gérer les réseaux sociaux, montrer le maniement de la souris et enchaîner avec de l’autoformation à Python, avant de reconfigurer l’imprimante…La diversité des tâches se vit à l’échelle d’une semaine ou d’un mois.

Pour autant qu’elles soient diverses, ces tâches peuvent être regroupées en plusieurs pôles. Les ateliers continuent d’être demandés. 20 ans après les premiers Espaces Publics Numériques, des usagers ont encore besoin d’être accompagnés pour leurs premiers pas.
Dans le même temps la dématérialisation accélère ce processus. L’accompagnement des demandeurs d’emploi en est un exemple flagrant auquel vient se greffer la prime d’activité de la CAF.
Le besoin des compétences essentielles est encore fort présent et pas uniquement pour des publics précaires. Au-delà de ce besoin basique et fondamental, c’est l’immense majorité de la population française qui a besoin d’acquérir des compétences en littératie numérique.

Et en 2022 ?

A bien regarder le spectre de la médiation numérique a fondu. Les anciens portent encore le discours d’une vision émancipatrice de l’inclusion numérique. les nouvelles recrues jurent majoritairement par l’accompagnement aux démarches administratives. Le défi lié à la diffusion d’une culture numérique pour tous est toujours présent, mais seule porte la voix de l’accès aux droits sociaux. Les professionnels qui étaient en place en 2016 ont majoritairement quitté leurs fonctions et ont été remplacé par des salariés plus précaires et pas mieux formés. Paradoxalement nous avons surement plus de professionnels exerçant à plein temps leurs missions mais très peu le faisant depuis 5 ans ou plus. Beaucoup d’entre eux ont intégré le secteur de la médiation numérique par le biais du dispositif conseiller numérique lancé en novembre 2020. Les contrats des premiers d’entre eux arriveront bientôt à échéance. Combien d’entre eux seront encore là dans cinq ans ? Quelle vision de la médiation numérique porteront ils ? Feront ils du 17 mai la journée de la médiation numérique ? Seul l’avenir le dira…

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