Happy Valentine's Day!« O toi la jolie Médiatrice Numérique qui a animé le Diaspora Camp, sache que si tu veux recommencer, je te suivrais.. »

Le phénomène « spotted »  consiste à déclarer sa flamme à un inconnu de manière anonyme à travers un compte lui même anonyme. 90% du temps les messages laissés par les jeunes sont plutôt fleur bleue, mais parfois cela dérape et ce sont les dérapages qui inquiètent la communauté éducative (voir cet article du cafépédagogique).

Un phénomène nouveau ?

Le « spot » est un objet littéraire, qui de surcroit obéit à quelques règles. Le déclarant doit être anonyme tout comme la personne faisant l’objet de la déclaration. Le style littéraire adopté peut être libre, mais une certaine tendance à la rime s’observe. J’ai quelque mal à admettre que la déclaration d’amour anonyme en vers à une personne non identifiée soit un phénomène nouveau..Quant aux dérives (les « trash spotted »), il me semble que l’on pourrait aussi se servir de cet objet littéraire pour étudier le pamphlet. Je fais confiance aux professeurs qui ont étudié les lettres pour trouver des exemples remarquables à travers les siècles.

Seul le support change, soit dit en passant je ne suis pas sur qu’un « trash spot » soit plus simple à appréhender parce que graver dans le stuc.

Stop au harcèlement !

Personnellement, j’ai lu quelques centaines de spots et ils étaient très fleur bleue. C’est en faisant appel à la communauté Twitter que l’on a pu me citer quelques exemples ( à peine une dizaine) qui étaient franchement vulgaires voir salaces. Aussi j’ai été assez surpris quand on m’a demandé de parler de ce phénomène dans le cadre d’une sensibilisation contre le harcèlement (au Lycée). Je ne suis pas avocat, mais le « harcèlement » suppose une répétition, je ne suis pas certain que mon « spot » de départ puisse être considéré comme du harcèlement, ni par son destinataire mystère ni même de manière objective.  Alors oui, cela ne règle pas le problème des débordements, et des insultes qu’on trouve parfois…

Internet responsable

Quand j’étais interne au Lycée et qu’il y avait des débordements, il y avait une réponse de l’institution. Quand il y avait des suspicions de trafic à la sortie du lycée, il y avait une présence de l’institution. Si l’institution estime qu’il y a des problèmes liés à l’utilisation des réseaux sociaux, qu’elle prenne ses responsabilités. Soyez présents sur les réseaux sociaux ! Il me semble illusoire de demander à des adolescents d’être responsables si nous-mêmes ne sommes pas en capacité d’assumer notre rôle. Je lis fréquemment ce genre de messages sur les pages spotted : « A partir de maintenant je l’imiterais les spots trop vulgaire ! Il peut y avoir de gros risque ! Mais merci de votre participation . » Nos jeunes demandent à être accompagnés dans leurs expériences numériques,, si la position de l’institution est bien de les accompagner dans leurs pratiques, alors effectivement le médiateur numérique peut accompagner l’institution. Certains établissements ont fait le choix de déléguer la gestion de leur pages facebook officielle à leurs élèves, cela me paraît être une approche intéressante à dupliquer.

 

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