Que fait on dans un atelier d’impro ? Immanquablement cela aura été la question que l’on m’aura le plus souvent posé au cours de tous les forums d’associations ou journées portes ouvertes organisées. Qu’est-ce qu’on apprend pour improviser ?
Apprendre sans apprendre
Personnellement je n’aime pas la notion d’apprentissage elle me paraît trop scolaire. Il n’y a pas d’un côté un coach d’impro qui détient la vérité absolue et de l’autre des élèves qui l’écoutent religieusement et heureusement ! Chaque année je fixe les mêmes objectifs aux néophytes.
- Se faire plaisir : égoïstement, juste pour soi, prendre du plaisir aux ateliers d’impro. le plaisir est la clef de toutes les réussites futures.
- Se faire plaisir ensemble : s’agissant d’une activité que l’on ne pratique pas seul dans son coin, l’objectif numéro 1 est supposé avoir une durée de vie éphémère.
- Transmettre du plaisir : là il s’agît essentiellement de communiquer ce plaisir à des tiers, le public. Je n’ai pas pour habitude de fixer comme objectif à quelqu’un de monter sur scène, cela doit se faire « tout seul ». Et puis il y a tant de façon de partager son plaisir, parfois un simple statut Facebook a plus de retentissement qu’un spectacle 🙂
Bref le plus important pour moi est bien cette notion de plaisir. Typiquement les ateliers de septembre et d’octobre vont tourner autour de jeu de connaissance et de confiance aussi bien par rapport au sujet-acteur qu’envers les autres. Dans d’autres activités, j’observe que l’on permet un cours d’essai. En ce qui me concerne, j’en laisse cinq. Ce n’est pas en un atelier que l’on sa se sentir à l’aise dans un groupe composé d’inconnus. Il faut laisser du temps au temps et cela commence déjà par les séances d’essai. Au final, tout le monde s’y retrouve, ne restent que ceux pour lesquels la mayonnaise a pris, et ceux-là auront un taux d’engagement sur le reste de l’année plus fort ce qui va concourir à solidifier le groupe.
Oui mais on fait quoi ?
Avez vous déjà essayé de décrire l’univers d’Alice au Pays des Merveilles ? Décrire un atelier d’impro, c’est décrire l’indescriptible. Le plus important n’est pas tant ce qu’on fait durant un atelier mais bel et bien ce que l’on partage. J’ai pour habitude de dire qu’il faut débrancher son cerveau avant d’aller à un atelier sinon comment réagirions nous à la vue d’un cercle de joueurs se passant une boule d’énergie ? L’impro se vit et se ressent avant tout, le coach vous guide de quelques techniques pour que la scène jouée ait un début, une fin et respecte quelques règles propre au jeu. Il vous éclaire, mais seul ce qui se partage en jeu (y compris durant l’atelier) compte. Pour les amoureux de technique je réponds que dans l’une séquence d’impro on peut apprendre à improviser à la manière de Molière et dans la suivante à la manière de Scoubidou. C’est cette richesse d’univers qui fait la force de l’impro, son côté « sans limite ». Comment pourrait on décrire cela ?
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