Desert sceneIls ne sont pas des oubliés de la révolution numérique. Ils ne sont pas des symboles de la fracture numérique.  Ils ont décidés de ne pas être présents sur internet. C est un choix de leur part. Pour autant, bien qu étant volontairement absents de ce réseau, ils ont une idée de ce à quoi il doit ressembler.Ils ont en charge le monde de la jeunesse et sont directeurs de collèges, lycée, maisons de jeunes…et autant ils sont absents des mondes numériques autant ils ont une idée assez particulière de ces univers.

Du digital natif au digital naïf

Ils véhiculent l’idée que les jeunes sont des surdoués des mondes numériques. Les digiborigènes connaissent tout du fonctionnement des outils et univers numériques et cette connaissance est innée. Pour autant, combien d’élèves de terminale sont en capacité d’ envoyer une pièce jointe par mail en copie carbone invisible à un tiers ? Combien d autres sont en capacité d’expliquer ce qu’est internet ? Qui a déjà lu les conditions générales d’utilisation de Facebook ? Comment expliquer la levée de boucliers des internautes envers Hadopi ? Qu’est ce quel open data. ? la géolocalisation ? Non, nos jeunes ne connaissent pas le monde dans lequel ils évoluent. Et oui c est bien à nous, adultes, de leur apprendre. Nous ne pouvons pas nous contenter de pointer du doigt les lacunes d’un élève de 10 ans et rester sur le mode déclaratif « il ne sait pas faire, il n’a pas conscience de… » et dans le même temps rester passifs devant cette lacune.

Se former pour mieux former

Dans de nombreux collèges, on me fait part de supposées pratiques numériques des jeunes qui ne vont que dans le sens de la stigmatisation. Et c’est cette angle de vue bien étroit qui mène ces collèges à faire appel à des associations surfant sur les peurs du web. On pourra se référer aux articles d’OWNI sur le sujet dont « Peurs sur le Web » et je partage l’avis de ceux qui trouvent ces présentations anxyogènes n’offrant pas une vision constructive d’internet.Pour passer ce stade de la peur, il me semble impératif de former les personnels éducatifs aux pratiques numériques des jeunes. L’équipe pédagogique ne peut se contenter de sous traiter la question de l’éducation au numérique à un prestataire extérieur sans s’en emparer elle-même.

Le médiateur numérique doit pouvoir être en capacité d’accompagner, voir de former les équipes aux enjeux éducatifs du numérique. C’est en ce sens, en ce qui me concerne que je me suis engagé dans une démarche de C2i2e, qui ferra l’objet d’un retour prochainement.

 

3 Responses

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *