jolie femme en maillot de bain qui prend une pose lassive dans une crique

T’es trop bonne. Un commentaire parmi tant d’autres. il figure parmi les plus fréquents que Natacha  reçoit. Il y en a d’autres beaucoup plus directs. Et puis il y a tout ceux qu’elle reçoit en messages privés sans compter les mecs qui lui envoient des photos de leur sexe. Natacha ne s’étonne plus de rien et ne compte pas en rester là. Elle refuse que les réseaux sociaux lui dicte ce qu’elle doit faire. C’est comme ça que nous nous sommes rencontrés.

 

Plongée dans les réseaux

Natacha pratique la natation depuis l’âge de 8 ans. Elle a commencé à faire de la compétition à l’âge de 10 ans en entrant au collège. Le weekend , elle faisait le tour des bassins. Les résultats sont vite arrivés et elle a rapidement grimpé les échelons., Jusqu’à intégrer le pôle France. Alors pour rester en contact avec les copines, elle a ouvert un compte Instagram où l’on trouve  ses photos de voyage. Elle se rappelle de sa première compétition à Paris. Natacha  n’était jamais sortie de son département. Elle découvrait la capitale avec la Tour Eiffel et le Sacré-Cœur. Natacha était même revenue avec une médaille d’argent autour du cou et une qualification au  championnat d’Europe. Elle avait immortalisé cet instant sur son fil Instagram. 

En plus des messages de félicitations liés à sa performance, elle avait reçu quelques compliments sur son physique. (Mignonne, t’est trop belle…) Elle s’était sentie flattée et gênée à la fois. Au fil des ans, ces commentaires mignons ont laissé la place à des commentaires plus obscènes. Natacha ne s’en est pas laissée  compter. Ces commentaires ont même eu comme effet positif de réveiller un côté militant qu’elle ignorait. 

Dompte la vague

Natacha  prend contact avec le médiateur numérique pour changer les choses. « Toi qui connais bien le numérique, qu’est qu’on peut faire pour faire taire ces connards » ? Question simple, réponse compliquée. Le web n’est pas un problème en tant que tel. Il est une caisse de résonance qui démultiplie les bons et les mauvais côtés de notre société. Certains s’imaginent qu’en censurant la haine sur Internet on va mettre un terme à la haine. Ces résonnements simplistes oublient un peu trop vite que la haine était déjà là bien avant le web.  Pour autant, il ne s’agît pas de rester les bras croisés  non plus. De toute façons ce n’est pas le tempérament de Natacha.

Alors le médiateur numérique rappelle une évidence. Internet n’est qu’un outil. Il appartient à chacun de le façonner à l’image qu’il souhaite. Et si Natacha souhaite s’en saisir pour lutter contre le machisme ordinaire alors effectivement le médiateur numérique peut l’accompagner.

Un clic à la fois

Le médiateur numérique a pour objectif d’augmenter le pouvoir d’agir du citoyen.  Il ne faut jamais oublier le sens de notre mission. Parfois, il s’agit d’accompagner des usagers dans des démarches administratives. D’autre fois, le médiateur numérique permet à deux membres d’une famille d’entrer en contact, tout simplement. Ce jour-là, avec Natacha nous avons débuté un nouveau parcours. Le défi était de pouvoir se saisir du numérique (et en l’occurrence d’Instagram) pour défendre une cause.

Pendant des semaines nous avons travaillé pour identifier les comptes influents. Natacha a organisé une véritable stratégie marketing. Elle a ciblé sa cible, étudié la « concurrence », noué des partenariats, travaillé ses messages, étudié les réactions de ses abonnés pour devenir une influenceuse. Elle a entrepris une veille et appris les codes de twitter. Ce n’était plus une usagère.

C’est devenue une amie. Les relous sont toujours là et le seront encore pendant des années. Natacha reçoit encore et encore les mêmes commentaires. Sauf qu’aujourd’hui, elle n’est plus seule. Elle a bâti une communauté. La vague est lancée et rien ne l’arrêtera.

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