jeunne femme en fauteuil roulant portant une cape rouge à la manière d'un super héros

Je le concède volontiers j’ai un côté idéaliste qui me vaut d’être qualifié « d’empêcheur de tourner en rond ». Dans la vision que je défends de la médiations numérique, la première des actions consiste à ne plus créer de services  numériques qui, de fait, sont discriminants. Nous ne pouvons pas prétendre agir pour un numérique inclusif et en même temps exclure les aveugles et malvoyants. Au-delà d’une application de la Loi, j’y vois en premier lieu un principe de cohérence. Certains diront qu’il s’agit d’un problème de compétences. En fait, c’est avant tout d’une affaire de sensibilisation et de volonté. Je n’ai aucune compétence en accessibilité web. Je ne suis même pas un connaisseur du sujet. Cependant, à travers cet article, j’espère pouvoir donner quelques clefs pour opérer un changement dans vos pratiques. J’ai parfaitement conscience que cela ne résoudra pas la problématique. Je l’assume, je suis un idéaliste, et aujourd’hui je vous propose de faire vos premiers pas dans le numérique inclusif pour de vrai.

Sensibiliser

Le champ de l’inclusion numérique est éminemment vaste. Plus j’avance dans mon parcours moins ce que je fais est numérique. Je le dis parfois en souriant, mais la partie numérique de mon travail ne représente qu’à peine 10%. Le reste relève du champ vaste de l’inclusion sociale, voire même sociétale. La prise en compte du référentiel général d’amélioration de l’accessibilité en est le parfait exemple. Il s’agit à travers le numérique de nous questionner sur la façon dont nous intégrons le handicap à nos actions. Quand on construit un commerce physique, on intègre les adaptations nécessaires aux personnes en situation de handicap. Quand on ouvre un site de e-commerce, ces considérations sont totalement absentes.

Il est assez difficile d’imaginer les impacts au quotidien. Plutôt que de l’imaginer, j’ai simplement demandé à quelqu’un de concerné ce que cela impliquait. Je le dis sans détour, les échanges avec Céline ont eu un véritable effet révélateur pour moi. J’ai ensuite transcrit ces échanges dans un article dédié. La première chose que nous pouvons faire est assez simple :  écouter.

Agir

Parler c’est bien agir c’est mieux. Nous sommes tous producteurs de contenus sur le web. Nous avons donc tous le pouvoir d’agir pour un web inclusif. Par contre nous n’avons peut-être pas tous les compétences nécessaires pour rendre notre site compatible avec le RGAA. Personnellement, j’appartiens à cette deuxième catégorie, j’en parle du coup avec encore plus d’aisance. Il y a deux ou trois actions que nous pouvons faire pour améliorer l’accessibilité de nos ressources. La première d’entre elles est d’intégrer une description alternative à nos visuels. Et ceci ne demande aucune compétence technique. le texte alternatif va être lu par la synthèse vocale de la personne malvoyante. C’est ce texte là qui va donc décrire l’image que vous utilisez. Pour cet article j’ai indiqué comme texte alternatif à mon image « jeune femme en fauteuil roulant portant une cape rouge à la manière d’un super-héros ». Je n’ai pas précisé qu’elle portait des lunettes, ni qu’elle était de race blanche car ce n’était pas important. Au-delà de la description de l’image, le contexte peut  avoir une importance. Quelle image utiliseriez-vous pour un article générique sur le Tour de France cycliste ? Une image présentant le tracé, une image du maillot jaune ou une image de cyclistes ? Au-delà de la description de l’image en-elle même, il peut être judicieux de préciser le contexte (par exemple en légende).

Place à la pratique

Avertissement aux mal-voyants et aveugles : dans ce paragraphe je vais présenter comme insérer du texte alternatif sur différents outils webs. L’image sera décrite comme « capture service web ». Il s’agît à chaque fois de la même image qui illustre cet article.

 

Sur Linkedin

Quand vous insérez votre image dans votre publication, cliquez sur « texte alternatif ». Vous disposez de 300 caractères pour insérer ce texte alternatif. Ma description tient en 84 caractères.

capture linkedin
capture linkedin 2

Sur Facebook

En important votre visuel cliquez sur « modifier » (avant de publier votre publication) pour faire apparaître le champ alternatif. Choisissez de préférence le texte alternatif personnalisé. Terminez par enregistrer

capture facebook 1
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Sur Instagram

Aussi surprenant que cela puisse paraître le réseau social dédié à l’image offre bien la possibilité d’effectuer une description alternative de l’image. Cette étape est juste après les filtres.

capture instagram

Sur Twitter

Twitter c’est un peu le bon élève des réseaux sociaux. Préparez votre gazouilli, ajoutez une image et cliquez sur « ajouter une description » . Vous aurez alors 1 000 caractères pour décrire votre visuel. C’est largement suffisant pour un dialogue en roman-photo. Toutes les images qui possèdent une description aletrnatives sont affichées avec la balise Alt en bas à gauche

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capture twitter 3 mise en évidence de la balise ALT

Twitter déploie une fonctionnalité de rappel de description d’image qui, comme son nom l’indique vous notifie en cas d’oubli. Si comme moi,cette option n’est pas disponible vous pouvez également vous abonner au compte Alt Text Reminder  qui vous enverra un message privé automatique si vous oubliez de décrire une image.

Crédits Emmanuelle Aboaf (@eaboaf)
fonctionnalité image alternative twitter
Crédite : Emmanuelle Aboaf (@eaboaf_)

Numérique Inclusif

La question peut paraître anodine, voire anecdotique pour certains. Pour moi il est fondamental. Encore une fois c’est Céline BOEUF qui pose le mieux les termes du débat.

Je ne me fourvoie pas, ce billet ne va pas changer sa vie du jour au lendemain. Il est probable même que tout le monde s’en foute, une fois de plus. Faut-il pour autant se taire ? Non. C’est pourquoi je propose à toutes celles et à tous ceux qui veulent un numérique vraiment inclusif de prendre quelques instants pour sensibiliser trois comptes Twitter à cet enjeu. De préférence ciblez les comptes qui causent d’inclusion numérique ou d’égalité (voire des deux). Parfois il suffit d’un peu de bruit pour se faire entendre. 

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