Periscope est une application gratuite qui permet de diffuser en direct des vidéos. Periscope revendique 10 millions d’utilisateurs dans le monde (pas de données pour la France) et a été mise en lumière suite aux propos peu élogieux  d’un joueur vedette du PSG à l’encontre de son entraîneur. l’application rencontre un fort succès auprès des jeunes ce qui ne manquent pas de créer des inquiétudes.

C’est quoi le problème ?

Dans le traitement médiatique des usages de périscope, l’application est associée immanquablement à des usages débiles de la part des ados. Pour faire simple on est dans le domaine du « cap ou pas cap ? » des temps modernes avec des défis qui rivalisent de stupidité. Si je filme avec Periscope tous mes abonnés vont avoir une notification de ma retransmission en direct. Charge à moi de trouver les moyens pour captiver mes téléspacteurs. Globalement j’aurais plus de chances avec une formule du type « à 100 abonnés je montre mes fesses » qu’avec une formule du type « à 100 abonnés je vous explique la loi de la relativité ».Dans la course à l’audimat le clash entre deux starlettes de la téléréalité supplante largement le reportage d’Arte. Periscope n’échappe pas à cette règle. Et il est bon de rappeler ici que Périscope n’est qu’un outil au même titre qu’une télévision. La différence réside dans le fait que tout est diffusé en direct et que chacun peut être diffuseur de contenus.Les pères fondateurs de l’ORTF n’auraient surement pas imaginer tout cela.

Vis ma vie d’ado.

Periscope est ainsi un espace d’expression sans censure et c’est ce qui en fait son succès également. C’est ainsi que Rémy Buisine a réalisé un pic d’audience de plus de 80 000 spectateurs pendant « Nuit Debout » (avec plus de 385 000 personnes ayant vu la retransmission).

Cette authenticité se retrouve également dans les Périscopes diffusés par les jeunes. Se brancher un soir sur Periscope donne une vision de la jeunesse pas très joyeuse. On y trouve le questionnements usuels d’un ado sur l’avenir, l’amour, le monde, la société etc…Beaucoup d’utilisateurs cherchent à tromper l’ennui, juste en cherchant le contact avec l’autre. Car l’autre intérêt de Periscope est de pouvoir tchatter avec le diffuseur (en lui posant une question par exemple) qui va répondre donc « face caméra ». Et la question que cela soulève est celle de la présence éducative sur cette application.

Éduquer plutôt que combattre.

En préparant ce billet je me suis rendu compte que peu de profs, d’éducateurs, d’animateurs ou de travailleurs sociaux connaissaient cette application qui pour moi faisait partie de mon quotidien. Mon premier travail en tant que médiateur numérique m’a paru clair. Faire une veille sur ce genre de « phénomène » en en décortiquant autant que possible l’aspect « usage ». Faire preuve de pédagogie pour éviter les amalgames du type « Periscope : l’application de ceux qui s’ennuient en cours. » Ensuite il me semble évident qu’une phase d’éducation aux médias doit prendre le relais. Aujourd’hui c’est Periscope, hier cétait Ask, demain ça sera autre chose. Pour autant la problématique de l’accompagnement des mineurs dans les mondes numériques restera la même. A mon sens l’éducation aux médias pour les ados passe par le « faire ». Et si demain nous décidons de faire un flash d’information destiné aux jeunes par des jeunes hebdomadaire en direct, nous pourrions très bien décider d’utiliser Periscope. Mais qui s’en plaindrait ?

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