La campagne présidentielle qui vient de se dérouler en France a, une nouvelle fois, permis de donner un coup de projecteur sur des usages et des outils numériques. La star de cette campagne aura été Twitter. Si les principaux prétendants à l’élection présidentielle ont effectivement investi la toile et les réseaux sociaux pour propager leurs messages c’est en partie grâce à l’appui d’équipes dédiées à la web-campagne. Mais une fois la présidentielle passée, le soufflé retombe quand il s’agît de passer à l’échelon des élections législatives. Les moyens des candidats à la députation ne sont pas les mêmes et cela se voit dans leurs usages d’internet.

Les députés, ces citoyens de la fracture numérique

Pour sa campagne, le candidat aux législatives peut difficilement se passer des outils numériques. Pour autant, nombreux sont ceux n’ayant aucune visibilité sur internet. Si on excepte les candidatures d’opportunité (qui viennent pour faire 1% histoire d’assurer des subventions à leurs partis), le candidat lambda a du mal à se saisir de l’outil internet. Combien de candidats ont-ils un blog de campagne personnel, une page facebook et un compte twitter  à la fois ? Trop peu. La campagne se fait encore en n’utilisant que les vieilles méthodes de réunions publiques et tractages sur les marchés. Pour autant, il suffit qu’un candidat soit un peu plus présent sur la toile pour qu’un deuxième (en général un opposant politique) investisse le web pour ne pas laisser le champ libre à son adversaire.

Des usages et des enjeux

Même parmi les présents, il est « amusant » de constater de grosses lacunes sur leur présence. Au hasard de mes recherches, je suis tombé nombre de fois sur des blogs de candidats protégés par le droit d’auteur et dont toute reproduction du contenu est interdite (allant parfois même jusqu’à rappeler la peine maximale encourue en cas d’infraction). En bon citoyen, je ne partagerais aucun des contenus de ces candidats, on sait jamais, il pourrait y avoir des éléments intéressants qui pourraient convaincre d’autres électeurs. Mais non, c’est un peu comme si les tracts imprimés n’avaient pas le droit de sortir du local, comme si le candidat affirmait : »surtout ne les diffuser pas sur le marché et n’en faites pas de photocopie ! »

Dans ces conditions là, il est également difficile de parler d’enjeux numériques. Acta et Sopa ne sont pas les sœurs de Pippa Middleton mais bien des sujets de société cruciaux sur lesquels nos futurs députés auront à se prononcer. Il y a dans ces élections législatives une opportunité pour les médiateurs numériques d’interpeller nos candidats sur les enjeux numériques dans leur globalité. Il y a la possibilité de saisir des citoyens (certes candidats, mais citoyens avant tout) sur le rôle d’un Espace de Médiation Numérique au sein d’un territoire. Les champs sont vastes : vote électronique, pacte du logiciel libre, réforme de l’hadopi, services publics ruraux, mettons le numérique au coeur de la campagne.

 

 

 

2 Responses

  1. Du coup il serait bien de faire des votes sur Internet aussi plutôt que d’aller faire la queue à la Mairie et solliciter un très grand nombre de bénévoles pour le dépouillement. Franchement ça fait archaïque non ?

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